Garder espoir
L’été dernier, je participais à un événement bien spécial. Le 60e anniversaire de fondation du Camp Claret du Lac Elgin.
Cette colonie de vacances a été fondée par un Père Clarétain, un jeune prêtre arrivé de l’Espagne avec une vision et une mission. Le Père Carmel Lerma.
À l’adolescence, j’ai eu la chance d’être campeuse dans cet endroit paradisiaque pendant 5 étés. La première année pendant 2 semaines et les années subséquentes, c’est tout l’été que j’y passais. Parce que mon père, professeur d’arts plastiques à l’école secondaire, avait été recruté par le Père Carmel à titre de coordonnateur.
Papa était alors en charge de la programmation des activités de tous les campeurs et toute la famille était au Lac Elgin pour l’été. Mon frère Luc et moi comme campeurs. Maman et mon frère Éric (trop jeune au début) au chalet.
L’été dernier, en 2023, en prévision de cette célébration, l’équipe qui organisait l’événement avait demandé aux invités de raconter un événement marquant de leur expérience au Camp.
Voici ce que j’ai envoyé.
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En quelle année environ s’est passé votre moment fort? Oh je ne me souviens pas trop mais je pense que c’était en 1972.
J’étais campeuse à ce moment dans le groupe des Claire-Nature et papa était coordonnateur.
Mon moment fort
Nous étions parties en excursion au Mont Ham. Le temps était couvert et nous avons grimpé la montagne en après-midi. Le soir venu, nous dormions à la belle étoile, nous devions nous relayer pour garder le feu « vivant » afin d’éloigner les animaux, mais, curieusement, au petit matin quand le soleil nous a réveillées, le feu était éteint… MAIS ce qui s’est présenté à mon regard a changé ma perception des choses pour toujours.
Il était très tôt et le soleil brillait fort dans le ciel, sur la montagne. En me redressant un peu, voici ce que j’ai vu. Le sommet du Mont Ham était « coupé » du reste du monde – un « tapis » de nuages s’étendait à perte de vue. Nous étions seules au monde sous le soleil éclatant! C’était beau à couper le souffle. Je me souviens m’être émerveillée de ce que je voyais alors que mes amies campeuses semblaient trouver ça moins beau que moi!
Après avoir fermé bivouac, nous avons repris le sentier pour redescendre la montagne. Plus nous descendions, plus nous étions dans les nuages qui finalement sont devenus de la pluie une fois arrivées en bas.
Avant de retourner dans le minibus du Camp, je me souviens avoir regardé vers le ciel où on ne voyait pas du tout le sommet du Mont Ham (encore moins le soleil) et m’être dit que je ne devrais jamais oublier ce moment… car même si je ne le VOIS pas, le soleil brille quelque part.
Cette image m’accompagne encore. Je vous raconte ici et je la VOIS dans mon esprit!
Malgré les moments difficiles qui se présentent à nous dans la vie, le soleil brille quelque part… Alors garde espoir Linda!
Une expérience marquante
Ces images m’ont accompagnée toute ma vie depuis cet instant. Le soleil en haut des nuages.
Et je suis persuadée que ce que j’ai vécu en 1972 sur le haut de cette montagne, c’est ce qu’on appelle un moment de grâce. Le genre d’expérience qui transforme la perspective que nous avons des choses à tout jamais.
Si vous avez déjà pris l’avion un jour de pluie, vous savez ce que nous vivons quand l’avion dépasse la ligne de nuages.
Cette vision est aussi réelle que la pluie qui tombait sur la piste de décollage à votre départ!
Pluie au sol. Soleil plus haut!
Garde espoir (dites votre nom ici). Le soleil brille quelque part et si je m’élève au dessus de mes nuages, il est là.
Santé, rire et joie
Linda